Equidia

Moonage a écrit:Qu'ils ne veuillent pas montrer d'images dures, ça je le comprends et l'approuve. Cela ne sert à rien. Mais un silence total n'est pas la meilleure chose non plus je pense.
On veut faire venir les gens sur les hippodromes, ok, mais les choses sont toujours faites dans le même sens, de la même façon. On présente un spectacle magnifique etc blablabla, d'accord. Mais on ne parle pas très souvent des risques du métier, de la difficulté de ce sport et je ne comprends pas pourquoi. Pour une course automobile, on sait que les risques sont là et on n'hésite pas à en parler.
Les gens ignorent bien souvent le caractère dangereux des courses et pourtant, c'est tellement évident...

Il y a peu, j'étais à Auteuil, le jour où le malheureux Saccageur s'est blessé. Croyez moi, il était bien évident qu'il n'y avait aucune chance qu'il s'en sorte. Des gens derrière moi disaient "Oh ils vont le soigner ce n'est rien". Hum.
Je me suis tournée en leur disant que non, ils ne pourraient pas le soigner. Les gens tombaient des nues en apprenant cela. Consciente du "choc" que je venais de leur infliger, d'autant que leur fille était avec eux - une jeune adolescente - j'ai pris le temps de leur expliquer pourquoi il ne pourrait pas être sauvé, et quel était le type de fracture qu'il avait. J'ai aussi expliqué que ce n'était pas toujours comme ça, quels étaient les types de blessure les plus courants, quels soins etc, quels risques au moment de la convalescence, bref, j'ai pris le temps de leur expliquer sommairement ce qu'était qu'un pur sang de course. Ça m'a pris 5 mn, pas grand-chose...
Les gens étaient très intéressés et m'ont écoutée jusqu'au bout et je pense qu'il valait mieux qu'ils sachent ce qui allait se passer 10 mn plus tard.
Je pense que si ce genre de chose était fait plus souvent, les gens, mieux informés, comprendraient mieux et on n'en serait pas à masquer la réalité, qui n'est pas toujours facile à admettre. Je ne pense pas que prendre les gens pour des cons ou des ignorants soit la meilleure façon de les faire venir sur un hippodrome.

Il y a quelques temps, j'avais fait venir un ami à Auteuil. il n'avait jamais vu de courses "en vrai", mais était intéressé en m'ayant entendue plusieurs fois en parler. Je ne lui avais pas masqué la réalité et l'avais prévenu des risques, auxquels il n'était d'ailleurs pas insensible. Il est venu à Auteuil, tout s'était bien passé, et il est reparti enthousiasmé de sa journée. Mais il était venu en connaissance de cause, et je crois que c'est essentiel.

Après, si les gens ne peuvent pas accepter les risques inhérents aux courses d'obstacle (ce que je peux comprendre), mieux vaut qu'ils changent de discipline, ou de sport...Car il faut bien avoir conscience que les courses n'ont pas le monopole exclusif des blessures. Quid du CSO, du complet, de l'endurance ? Les chevaux ne sont pas des machines, on en revient toujours à ça...

Pour ce qui est de ce que tu dis à la fin de ton message, oui, en hiver encore plus que le reste de l'année, l'obstacle est le parent pauvre des courses au niveau médiatique. On n'est déjà pas gâté le reste de l'année pourtant, c'est dire !!