Bucked shins

De nombreux articles parlent des shines, mais je voudrais en savoir un peu plus du coté pratique!
Sont-elles aussi fréquentes aujourd'hui dans les centres d'entrainement que ce que mentionne la littérature qui peut dater un peu? (entre 60 et 80 % des 2 ans seraient atteints dans les 6 mois suivants le début de leur entrainement )
Quelle est la procédure traditionnelle appliquée par les entraineurs lorsque les shines sortent? Le repos est bien sur recommandé, mais comment décider de sa durée?  Ensuite on retrouve des traitements qui s'opposent, la thérapie par le froid, ou bien celle qui encourage l'inflammation pour augmenter l'irrigation sanguine...quelle est, selon vous la méthode la plus utilisée et pourquoi?
Enfin, il est reconnu que les shines n'apparaissent généralement qu'une fois, pourtant, des récidives existent. Dans ce cas, réapparaissent-elles exactement au même endroit du canon ou dans une zone voisine, elle aussi soumise à beaucoup de pression? Le traitement est-il le même en cas de récidive ou faut-il être plus vigilant?

Pros du galop, à vous de m'éclairer!

Vaste sujet...
Chez moi lorsque les jeunes font des shines (ce n'est pas forcément tous les chevaux et ça dépend de l'intensité du travail et de la période) si on ne souhaite pas les mettre au repos trop longtemps ils sont arrêtés 10 ou 15 jours et frottés les premiers jours avec de l'onguent ou de la teinture d'iode. Donc plutôt de la chaleur que du froid, mais chacun a sa technique.
Si les shines se manifestent après quelques mois de travail le mieux est de leur faire un vrai break, mais ce n'est pas dit que cela ne revienne pas. Après, quel est l'endroit exact des microfractures et est-ce qu'il change s'il y a récidive, ça je ne sais pas. Quand j'ai pu constater des shines les chevaux refusaient simplement qu'on leur tapote les canons et je n'ai pas fait de radios. Si ça revient, je me dis que le cheval est tardif et je suis patient ; de toute façon si l'on insiste trop ces microfractures se transforment en vraies fractures et on a tout gagné...

Les sores shines apparaissent lorsque la densité du travail que doit fournir le poulain est trop importante, c'est une alerte en somme, donc "logiquement" le repos s'impose. Pour les techniques, qui ne serviront qu'à masquer le problème, le froid va diminuer la douleur, et le chaud, comme un vésicatoire, même léger, ne fera rien de spécial mis à part le fait que l'on doit arrêter, ou du moins ralentir, l'activité physique ce qui ne pourra que soulager le poulain. Les bandages à l'arnica, le "compagel" etc... sont efficaces aussi pour diminuer l'inflammation. L'alimentation au haras est un facteur très important pour limiter l'apparition de shines du poulain pendant l'entrainement, elles peuvent récidiver si le poulain n'a pas eu le temps de "récuper" lors de l'apparition des premières et peuvent aller jusqu'à déformer le canon, elles apparaissent sur toute la longueur du canon.

je vous prie de m'excuser. J'arrive très tardivement dans cette discussion étant nouveau membre. Connaissez-vous le travail de Nunamaker et al, sur les shines?

Est-ce une méthode de soins ?

Pas du tout. Il s'agit d'une méthode d'entrainement conçu pour éviter les shines. D'après les auteurs des articles que j'ai lu, l'application de cette méthode a donné des résultats plûtot encourageants avec une nette réduction des cas de shines.

Méthode d'entrainement pour éviter les shines, hummmmm, bon alors ?????

Le Dr véterinaire Nunamaker et deux confrères ont fait pas mal de recherche sur les shines il y a quelques années aux US. Il y a de nombreux articles disponibles sur le web qui traitent le sujet, mais voici un très bref résumé:

* l'ossature des êtres vivants n'est pas statique mais dynamique, c'est à dire que l'os se remodèle constamment, même à la maturité. (osteoclasts et osteoblasts)

* ce remodèlement se fait en fonction du stress mécanique que subisse l'os (connu sous le nom de la loi Woolf, d'après le médecin allemand du 19e qui fut le premier à le démontrer)

* afin de diminuer le risque des shines, il suffit de commencer le "speed work" ou canter à haute vitesse le plus tot possible dans la carrière du cheval et fréquemment (deux à trois fois par semaine) ~MAIS~ et ceci est très important, en toute petite quantité.

Ces messieurs préconisent, par exemple, pour un cheval de plat qui commence l'entrainement à 18 mois, de faire (en sus du reste) des sprints de 100 à 200m 2 fois par semaine pour une periode de ~6 semaines et seulement quand le cheval peut faire canter à cette courte distance sans problème apparent, d'augmenter la distance; la progression se fait par palier; 6 semaines à 100-200m; après on passe à 200-400m pour 6 semaines et ainsi de suite.

La logique derrière tout cela est qu'un cheval qui ne fait que des galops de chasse au début de son entrainement aura les cannons remodelés pour supporter le stress mécanique associé au galop de chasse et non pas au canter. Alors quand on commence à faire des canters les os ne sont pas adaptés et c'est précisément à ce moment là ou les problèmes commencent.

Le cheval qui a fait du "speed work" tot dans sa carrière et qui a progressé par palier aura des cannons remodelés pour le canter. En gros, si on stimule l'organisme equin avec du speed work tot et sur une courte distance, cela déclenche la remodélisation des cannons pour s'adapter au canter. Ensuite on augmente par palier la distance jusqu'à la distance de course.

Certains prétendent à une réduction de 70% le nombre de cas de shines avec cette methode.

Désolé si je me suis mal exprimé ou si ceci n'est pas clair mais c'est ce que j'ai compris en lisant les articles.

intéressant, mais les canters trop tôt ne risquent 'ils pas d'endommager d'autres parties du squelette déjà pas trop soudé à 18 mois ? et les muscles ? et la pression psychologique que les canters, même petits, engendrent?

des questions tout à fait pertinentes! les textes que j'ai pu lire traitaient uniquement le sujet des shines. C'est vrai que si on réussit à éviter les shines mais le poulain ne va pas dans sa tête, on a tout gagné !